Qu’entendrions-nous sur un territoire neutre en carbone?
Le NANOmusée est un musée itinérant qui présente des recherches menées à La Rochelle Université, par le biais de l’art. Son objectif est d’aller à la rencontre du grand public et des scolaires éloignés de toute offre culturelle. Notre projet de recherche a fait l’objet d’un module du NANOmusée.
L’artiste Emmanuel Faivre a rencontré les chercheuses Eve Lamendour et Louise Bernard. Leur projet de recherche lui a inspiré une oeuvre sonore intitulée “Archéologie du silence”à écouter ici
Mot de l’artiste :
“J’ai été sollicité par le NANOmusée – Université de La Rochelle, pour réaliser une Création Sonore en lien avec ce travail de mise en récit de l’équipe de l’enseignante-chercheuse Eve Lamendour du laboratoire LITHORAL (La Rochelle Université). À la lecture des premiers récits, témoignages fictionnels de l’année 2040, des paysages sonores se sont très vite imposés.
Suite à la rencontre avec Eve Lamendour et Louise Bernard, j’ai exprimé mon envie de travailler à partir de paysages sonores que j’ai eu l’occasion d’enregistrer au début du premier confinement. J’ai réalisé ces enregistrements sur le territoire de l’agglomération de La Rochelle. Un monde apaisé, où les sons des transports, des moteurs thermiques, de l’agitation n’existait plus… Ces paysages nous racontent un autre monde. Un monde de silence, un autre mode de vie : regarder et écouter le temps qui s’écoule.
Au début privé de liberté de circulation, j’écoutais et j’enregistrais ces SILENCES dans mon jardin, ces silences étranges…. presque étrangers qui me faisaient voyager, entendre de lointains horizons, les découvrir, les retrouver. Et puis j’ai commencé à enregistrer, à récolter ces Sons préservés du territoire, que chacun a pu ressentir intimement, avec émotion, et en conserver le souvenir…. loin du tumulte des choses.
C’est ce voyage que je vous propose aujourd’hui….dans lequel le sabot et le hennissement des chevaux, et les animaux ont pris leur place …. Le Vivant.
Pour contraster et dialoguer avec ces paysages “zéro carbone”, une boîte de Pandore dans laquelle des casques nous donnent à écouter des paysages sonores qui n’existent plus dans un territoire zéro carbone, des sons d’un mode de vie révolu : les sons “carbonés », moteurs à explosion des bateaux, camions, voitures, motos, les axes de circulations et ses allers-retours incessants, les passages furtifs d’un avion, les caisses des super marché, aux bips tonitruants, des sonneries de smartphones et autres notifications, des sons qui en 2023 sont notre quotidien sonore. Le trait de côté aussi est modifié, et les plages artificielles disparues, donc les marches pieds nus dans les petits coquillage en bord de sac et ressac ont également disparue….
La contrainte du nano Musée : la scénographie implique différents modules et médiums. J’ai donc orienté mes choix pour que le travail sonore puisse cohabiter, coexister avec les autres.
J’ai alors réalisé deux créations sonores. L’une composée de paysages sonores “sobres et sensibles” diffusés de façon aérienne par des transducteurs intégrés aux mobiliers, qui ne se voient pas et s’intègrent avec les autres modules, l’autre composition sonore sous casque, invitant le spectateur-écouteur à une écoute attentive et individuelle, une écoute plus intime.
Cette expérience me donne l’envie de poursuivre ma pratique du sonore auprès de chercheurs et d’universitaires.
L’équipe qui du Nano Musée est complice, et son accompagnement fut précieux et rassurant tout au long de la création.
Un Grand Merci à toutes et à tous. Et belles rencontres avec les publics du NANOmusée!”